La
nuit du 14 juillet la folie terroriste s'est abattue
une nouvelle fois en France, faisant 84 mort-e-s et de nombreux-ses
blessé-es
à Nice. Rien ne peut justifier un tel acte lâche et abominable. A
4h du matin, alors que peu d'éléments sur le tueur sont connus,
Hollande décide de prolonger l'état d'urgence de 6 mois. En vigueur
depuis le 14 novembre 2015, celui-ci
va donc être maintenu jusqu’à la fin janvier 2017. Un état
d'urgence aussi liberticide qu'inefficace puisqu'il n'aura pas
empêché l'attentat de Nice.
Etat d'urgence :
liberticide et inefficace !
Votée
à la quasi-unanimité des députés, la nouvelle mouture de l'état
d'urgence se durcit en reprenant des exigences de la droite, copiées
sur celles
de l'extrême droite : copie de fichiers informatiques, fouille
des véhicules sans autorisation du procureur....
Rappelons que l'état d'urgence permet déjà les assignations à
résidences, la dissolution d'organisations, l'interdiction
de réunions,
la
restriction de la
liberté
de
circulation... Ces mesures ont d'ailleurs été majoritairement
prises
à l'encontre de militant-e-s
lors de la mobilisation contre la Loi Travail plutôt qu'à
l'encontre
de terroristes présumés (pour
exemple le saccage par la police du local du syndicat CNT à Lille,
la fouille du véhicule sono Solidaires à Rennes, les interdictions
de manifestation…).
Ces mesures liberticides annoncent une société bien sombre :
une société où la police, le ministère de l'Intérieur n’auront
plus à justifier de leurs actes devant la Justice, une
société où la liberté d'avoir
sa propre opinion
et de s'exprimer sur la voie publique, de lutter et de s’organiser
est restreinte. Cette
société sécuritaire nous n'en voulons pas et nous la combattons !
Non à la
militarisation de la société !
Cette
prolongation et les nouvelles mesures qui l'accompagnent
annoncent aussi la multiplication des contrôles de police ciblés
sur une
population stigmatisée en France et
des mort-e-s du-e-s à ce système répressif
(voir
à Beaumont-sur-Oise). La politique du gouvernement attise la haine,
permet l'expression d'une parole raciste et islamophobe (comme nous
avons déjà pu le voir à Nice, quelques jours après l'attentat).
Le maintien d'un haut
niveau de violence policière et de répression judiciaire aura des
conséquences pour les habitant-e-s
des quartiers populaires, les militant-e-s
syndicaux-ales,
écologistes,
politiques,
les
jeunes... Parallèlement, nous assistons à une militarisation de la
société sans précédent : maintien de l'opération Sentinelle
(10 000 soldats), augmentation du nombre de réservistes (50 000),
appel à la création d'une Garde nationale.... Ces prochaines années
c'est dans un pays avec des hommes en armes partout (fêtes, rues,
manifestations, quartiers populaires) que nous devrions
nous habituer à vivre. Et pour quels résultats ? Le
terrorisme ne se combat pas avec des politiques sécuritaires,
l'attentat de Nice en est la preuve. Ces politiques sécuritaires et
islamophobes renforcent d'ailleurs l'idéologie des terroristes de
Daesh et poussent des jeunes à les rejoindre.
A Nice comme en
Syrie : halte aux massacres !
Dès
le 14 juillet et parallèlement à la prolongation de l'état
d'urgence, Hollande annonçait la poursuite et l'intensification de
la guerre en Syrie et en Irak. Et il fallait bien le croire puisque
dans la nuit du 18 au 19 juillet, les bombardements occidentaux ont
fait près de 200 mort-e-s
dans le village syrien de Toukhar. N'oublions jamais que la guerre
fait des mort-e-s
partout
:
en France, en Syrie, en Irak, au
Mali….
avec
les populations civiles en
principales
victimes, car le sang appelle le sang. Il
faut mettre fin à cette folie destructrice qui ne sert que les
intérêts des marchands d'armes et les impérialismes occidentaux et
russe.
Pour mettre fin à la terreur, qu’elle soit d’État
instillée
par toutes les armées, ou comme celle de Daesh, la seule solution
est de combattre pour les droits et les libertés des peuples
opprimés,
au Moyen Orient comme dans nos pseudos-démocraties profiteuses de
guerre.
Ils
veulent que la peur s'installe.
Mais
les logiques de guerre et les logiques sécuritaires nous mènent
dans le mur.
Contre
toute forme d’oppression, nous appelons à imposer l'exigence de
Paix, de Liberté et de Laïcité
La
France doit cesser de se comporter en gendarme du monde, cesser ces
relations avec les pays qui financent Daesh.
Construisons
d'autres rapports entre les peuples, et entre les humains, des
rapports d'égalité et de fraternité et non de domination et
d'exploitation.
Collectif contre
l'état d'urgence rennais