Retour vers le futur ?
En 1910, la CGT, alors anarcho-syndicaliste, s’insurgeait contre la loi sur les retraites, qu’elle qualifiait de « retraite des morts ». [1] La CGT appelle alors à boycotter la loi et les ouvriers à ne pas verser leur cotisation – obligatoire- à un système par capitalisation dont les cotisations seraient gérées par l’Etat. En 1945 le rapport de force favorable aux travailleurs permet d’instituer la Sécurité Sociale, dont les salariés à l’origine devaient être les uniques gestionnaires. Très rapidement, le système devint paritaire, et le Patronat put y imposer ses exigences en fonction de l’évolution du rapport de force. En 1995, si le mouvement de grève durable et massif permit le retrait du projet Juppé de casse de la Sécu, c’est pourtant bien à partir de 1996 que l’Etat en prit le contrôle. Depuis cette année-là, le budget de la Sécu est en effet voté au parlement, ce qui permet à l’Etat de détourner des fonds pour ses propres besoins et de mixer habillement les budgets issus des cotisations prélevée sur salaire avec le financement par les taxes.
En 2023, le gouvernement ne s’en cache pas, il veut utiliser les cotisations des travailleurs pour d’autres besoins : revenir aux critères austéritaires de Maastricht, financer le budget de l’éducation nationale ou des hôpitaux, pourquoi pas demain, le budget de la défense puisque dans son discours aux armées, Macron vient d’annoncer 413 milliards de budget sur les 6 prochaines années. Les entreprises, elles, continueraient à bénéficier des 200 milliards d’aides publiques de l’Etat payées par nos impôts.
Aujourd’hui le projet de réforme des retraites que le Patronat réclame à son pantin Etatique, c’est bien sûr encore plus de violence contre les classes populaires.
Mais ne nous y trompons pas : L’allongement à 43 annuités de cotisation de Macron n’est finalement que l’accélération de la réforme de la grande bourgeoise MariSol Touraine de 2014 qui imposait 43 annuités aux travailleurs nés après 1973. Tout cela sous la présidence socialiste de F. Hollande. Obtenir le retrait strict du projet Borne, c’est entériner les 43 annuités pour les 40,4 millions de Français concernés par la loi Touraine (et les générations suivantes !), alors que la carrière moyenne d’un travailleur est d’environ 40 ans !
La lutte des travaill.eur.euses aujourd’hui n’est donc pas strictement pour défendre ce système qui est très loin d’être parfait : à 62 ans, 1 pauvre sur 4 est déjà mort contre 1 sur 20 pour les riches. Les ouvriers vivent 7 ans de moins que les cadres.
Revendiquer uniquement le retrait du projet de loi serait finalement entériner une situation déjà extrêmement violente contre les classes populaires qui ne peuvent plus se chauffer, se déplacer, ou se nourrir correctement et que 58.000 chômeurs sont radiés de Pôle Emploi en Nov. 2022 dans le 7° pays le plus riche du Monde et finalement accepter que les 40 milliardaires français puissent sur les 8 dernières années doubler leur fortune, estimée à 545 Milliards ; et que les 40 entreprises du CAC versent 80 milliards de dividendes à leurs actionnaires.
La solution, ce sont les travailleurs qui la détiennent !
La gauche en déconfiture totale va chercher un sursaut dans les mobilisations massives des travailleurs. Il n’y a rien de bon à attendre des aspirants carriéristes de la classe politique. C’est en toute autonomie que les salariés doivent s’organiser. Il y a plus de 10 ans, lors des bagarres contre les réformes des retraites précédentes, les organisations syndicales de lutte revendiquaient la retraite à 60 ans avec 37,5 annuités. Ce slogan a disparu des bannières.
Accepter de travailler plus, alors que les gains de productivité gavent les actionnaires et épuisent les corps et les esprits, c’est aussi accepter de participer à l’épuisement des ressources naturelles et la destruction des écosystèmes.
La lutte d’aujourd’hui est le combat des exploités pour leur dignité ; l’avenir de leurs enfants et de leurs anciens.
Le combat pour la retraite est nécessaire mais pas suffisant ! Il faut réclamer des hausses de salaires généralisées pour tous, l’embauche massive de travailleurs partout et en particulier dans les services publics. Pour gagner sur ce combat, il faut des revendications de rupture, participer aux A.G. souveraines de travailleurs en lutte pour pousser les syndicats à redonner espoir aux travailleurs plutôt qu’à accompagner les reculs sociaux, investir les collectifs de lutte syndicaux pour organiser la généralisation de la grève partout, solidairement organiser avec les secteurs stratégiques en grève les actions de blocage/ freinage de l’économie...
Une victoire permettrait aux travailleurs de reprendre confiance en leur capacité à s’organiser et à gagner sur d’autres luttes.
C’est à nous-mêmes, collectivement organisés, de prendre les choses en main. La grève générale ne sera pas seulement un arrêt de travail, mais une expropriation sur place de la production matérielle ou intellectuelle que nous mettrons au service d’une autre société. Ne pensons pas que c’est une utopie, sinon les rapaces rafleront tout.
Généralisons les grèves ! Bloquons l’économie !
Groupe la sociale de la Fédération Anarchiste C /o local la commune 17 rue de châteaudun 35000 rennes
Tel/rep : 0299689287
Permanences au local : Mercredi & Samedi de 14h à 18 h
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[1] http://cgt-dekra.eklablog.com/1910-premiere-loi-sur-les-retraites-ouvrieres-et-paysannes-a92166603
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